Ce workshop invite à une réflexion sur les représentations audiovisuelles produites et diffusées sur le thème des migrations. Le phénomène migratoire est universel mais il existe une multiplicité d’approches possibles pour le saisir et le documenter.
Les productions cinématographiques offrent sur la question migratoire une lecture différente de la lecture journalistique, politique ou institutionnelle. Le cinéma propose une vision intimiste et profonde de la migration qui cherche à s’éloigner de l’image négative et misérabiliste donnée sur les migrants.
A partir de deux expériences de réalisation cinématographiques avec des migrants ouest-africains, il s’agira d’interroger les conditions de production des images c’est-à-dire réfléchir au moment de l’acte cinématographique et aux interactions dont il est issu.
Nous aborderons également la question du rapport des populations concernées à l’image, dans ses multiples usages, et à leur propre image.
Rendez-vous au « Jusqu’ici », le 5 mai 2018 pour une après-midi mêlant projections et discussions, destinée aux premiers concernés et à tous ceux qui s’intéressent à la thématique.
14h – « De bancs en bancs, les oubliés de l’espace public » : un film issu d’un projet audiovisuel participatif, avec l’association Tillandsia, 2018 – Work in progress
Le projet participatif « De bancs en bancs, les oubliés de l’espace public » est un atelier de création audiovisuel débuté il y a un an, avec des hommes migrants, venus majoritairement de Guinée Conakry. Une dizaine d’hommes prennent parole pour expliquer leurs vies en France. Chacun nous fait rentrer dans son univers propre qui se croisent place mazagran (Lyon 7ème)
A partir de quelques extraits du travail en cours de réalisation les participants présenteront le projet et les réflexions qu’il a suscité.
15h30 – « Le cinéaste et la question migratoire : images en flux », Pedro Branco, cinéaste brésilien
Comment faire un film avec des migrants subsahariens illégaux ?
Pedro Branco, cinéaste brésilien qui vient de finaliser un projet cinématographique entre fiction et documentaire au camp de Zoutia à Nador au Maroc avec des migrants venant de Guinée Conakry, reviendra sur les défis éthiques auxquels ce travail l’a confronté.
La façon dont la question migratoire est présentée dans divers médias sera discutée à partir d’extraits du film sur lequel Pedro Branco travaille actuellement – The burning – et d’autres, comme The land between, Fire at sea, ainsi que de pièces journalistiques comme celles produites par Vice et Vox.
Il s’agira de discuter de la façon dont le cinéma peut apporter un autre regard à ce sujet complexe.